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Conséquence de la flambée des prix des céréales Encore plus de surfaces en blé pour 2011 !

Les moissons ne sont pas finies qu’il faut d’ores et déjà penser à la prochaine campagne. Le niveau élevé des prix des céréales conduira les agriculteurs, selon FranceAgriMer, à ajuster leur assolement pour profiter des nouvelles opportunités du marché.

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La surface céréalière française insuffisante pour
répondre à la demande mondiale. (© Terre-net Média)
Pour l’assolement 2010-2011, des calages s’imposent. Les marges existent même si les colzas sont semés à ce jour. Mais de toute façon, il n’y a aucun regret à avoir puisque dans de nombreuses régions intermédiaires, cette culture s’avère être la plus rentable. En revanche, plusieurs facteurs pourraient conduire les agriculteurs à semer davantage de blé tendre. Tout d’abord le faible écart de prix avec le blé dur. L’emballement des marchés a modérément profité à celui-ci en raison de l’importance des stocks ; ce qui rend sa culture moins rentable compte tenu du différentiel de rendement. Les protéagineux pourraient aussi faire les frais de la conjoncture céréalière, l’aide n’étant plus suffisante pour être incitative et pour couvrir le différentiel de rentabilité. En féveroles, les rendements ont souvent été décevants.

Ce qui pourrait aussi conduire à accroître la sole de blé est la fin de l’aide à la diversification qui n’était percevable que cette année. Ceci dit, en matière d’assolement comme pour le reste, la solution miracle n’existe pas. Chaque situation est un cas particulier.

A l’échelle de l’exploitation, la bonne conjoncture des marchés n’aura pas le même impact de l'une à l’autre. Pressés de dégager de la trésorerie, certains agriculteurs ont passé des options dès le début du printemps, lorsque les cours frémissaient tandis que d’autres « aux reins plus solides » n’ont commencé à livrer leurs premières remorques qu’à la récolte.

Alimentation animale : des répercutions inévitables

Selon FranceAgriMer, les fabricants d’aliment ont vu le prix de leur panier de matières premières augmenter de près de 43 % depuis juin dernier. Une hausse qui sera intégralement répercutée sur les prix des aliments vendus. Cependant, la mise sur le marché à prix modéré, via l’aide de l’Union aux plus démunis, de 4 millions de tonnes d’orge en intervention de la précédente récolte, atténuerait la pression sur les prix des céréales fourragères. Et par conséquent sur les prix des aliments.

Prenant au mot l’Agpb qui s’est « prononcée en faveur de discussions entre Orama et l’industrie de la nutrition animale en vue d’une régulation des prix auxquels cette dernière est approvisionnée », FranceAgriMer met à la disposition des interprofessions, des éleveurs et des producteurs de céréales son expertise et sa connaissance macroéconomique des marchés pour aider les parties à se mettre d’accord sur un cadre de prix qui les satisfasse. Les négociations viseraient à refondre sur le long terme les relations transfilières et à protéger chacune d’elle des excès de la volatilité des prix des céréales.

Le prix de vente moyen pour la récolte 2010 de chaque exploitation dépendra ainsi de l’échelonnement des ventes. Ceci dit, au regard des marchandises livrées depuis quelques mois, il semble que « les céréaliers ont accompagné les marchés. Comme ces derniers sont physiquement approvisionnés, cela laisse penser que les agriculteurs parviennent à profiter de la conjoncture. Le prix de campagne 2010-2011 se fait dans le temps ! », assure-t'on à FranceAgriMer qui tenait le 8 septembre dernier sa première conférence de rentrée.

La hausse des prix des céréales repose sur des fondamentaux (sécheresse en Russie, la moindre qualité du blé allemand) et aucune détente n’est en vue pour les prochaines semaines : retard des semis et baisse probable de la sole en Russie, forte demande méditerranéenne, impact encore peu mesurable de la sécheresse en Australie et absence d’excédents sud américains. Et si les stocks mondiaux sont encore importants, ils ne sont qu’en partie mobilisables (en Chine par exemple). Dans ces conditions, le blé français de grande qualité pour cette campagne trouve preneur sans difficulté. Et ce d’autant plus qu’il est stocké à proximité des grands pays importateurs. Quant à la spéculation, elle accompagne le marché plus qu’elle ne l’alimente !

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